Autor:innen:
Anne Fishman (Lausanne | CH)
Aude Pasche (Lausanne | CH)
Nadia Aït El Haj (Lausanne | CH)
Karen Rochat (Lausanne | CH)
Nawfel Ben-Hamouda (Lausanne | CH)
Philippe Eckert (Lausanne | CH)
Eva Favre (Lausanne | CH)
Contexte
Le taux d’escarres de décubitus dans les services de soins intensifs peut atteindre la prévalence de 40 % . La morbi-mortalité reliée aux escarres de stades III à IV, majore les durées de séjours, nécessite des prises en charges spécifiques et des traitements chirurgicaux complexes. L’escarre de stade élevé, évènement indésirable grave, est porteur de conséquences à long terme sur le quotidien des patients, de la plus anodine, la majoration du risque de développer une autre escarre à l’altération esthétique et à la limitation physique, le combat que doivent mener les patients à la sortie des soins intensifs, voire même de l’hôpital, est à long terme.
Les soins de prévention de la santé font partie intégrante de l’étendue de pratique infirmière, ils sont parfois sous-estimés dans un contexte technologique et de soins critiques.
Le but de cette étude est d’évaluer l’impact de la mise en place d’un bundle de mesures sur le taux d’escarres survenant chez le patient critique de soins intensifs.
Méthode :
Etude d’impact observationnelle dans un service de médecine intensive médico-chirurgicale universitaire après implantation d’un bundle de mesures alliant une « prévention agressive » structurée par « bottom-up », puis une supervision constructive engageant l’encadrement par « top down ». La période d’implantation a débuté le 1 octobre 2017 pour se terminer en mars 2018. Les données sont issues du dossier informatisé, de la consultation infirmière d’experte en plaie et cicatrisation et du « Board Escarres », revue de cas, incluant systématiquement l’infirmière du patient, les aides en soins et l’équipe d’encadrement.
Résultats :
La prévalence des escarres de décubitus issue des mesures ANQ a diminué de plus de 50%, passant de 63% à 29% entre novembre 2016 et novembre 2017.
L’incidence mesure, du 1 février au 30 avril 2018, 49 patients présentant des escarres sur un total de 507 patients hospitalisés, cela équivaut à un taux de 96 ‰.
Conclusion :
L’apparition d’escarres aux soins intensifs semble incontournable, néanmoins un faisceau de mesures peut soutenir les soignants dans leur rôle de prévention de la maladie en les rendant acteurs des soins et promoteur de peau saine, la démarche mixte alliant procédure normalisée de repositionnement et revue de cas au « board escarre » est plébiscitée par les soignants, elle a permis une réduction significative de plus de 50% du taux d’escarres.